The Film est un album en cours de composition et en cours d'enregistrement, proposé par Paul Dagorne et présenté par BC Records.

La playlist ci-dessous présente l'avancée des morceaux du plus récent aux premières pistes. En cliquant sur le logo en haut à gauche, vous pouvez écouter la playlist dans l'ordre chronologique.

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11
Quand j’ai commencé à composer de la musique, adolescent, l’enregistrement opérait déjà une grande influence sur les morceaux. Je me rappelle nettement le jour où Terence nous faisait découvrir le logiciel Ableton Live et ses possibilités infinies. Multiplier les pistes, faire jouer des sons variés à travers une multitude d’instruments numérisés, appliquer des effets, «pitcher» une voix ou un instrument, passer en «reverse» une piste, créer des boucles, couper, coller… L’outil est arrivé très tôt, et toutes ses fonctions sont devenues pour moi moteurs dans la composition même d’un morceau : à travers la bidouille et la manipulation, le morceau prenait forme. L’idée, les accords, les paroles naissaient là, les mains déjà plongées dans le logiciel. Dés lors, au stade 0, la composition et l’enregistrement étaient interconnectés. Des automatismes sont apparus, des trucs qu’à force de pratiquer, on fait sien. L’influence des groupes que l’on écoute fait beaucoup aussi. Animal Collective est, depuis cette période, une référence pour moi : les textures expérimentales de leurs morceaux recouvrent souvent des mélodies pop, des boucles entêtantes et des voix traités comme des instruments. J’ai fait beaucoup de morceaux comme cela, en ajoutant des textures, en ajoutant des couches, en troublant le mix et la voix avec une forte plasticité. En trame de fond, la mélodie et souvent simple, ce sont les arrangements qui brouillent les pistes. Lorsque l’on fait écouter le résultat autour de soi, ça passe ou ça casse. Parfois, on reproche que l’on y comprends plus rien, que ce n’est pas si agréable à l’oreille. Que la voix est cachée derrière tous ces effets. C’est vrai, c’est peut-être dû à un manque de confiance qui pousse à altérer le morceau à un état où la qualité du chant et du jeu n’est plus le sujet. C’est aussi que l'on trouve ces univers complexes et texturés intéressants, mais peut-être qu’à son niveau, on peine à trouver la même maîtrise que ses références. Garder une netteté dans un univers complexe. On apprend en faisant.
Avec The Film, je cherche à d’abord mettre a nue une composition claire, piano/voix, guitare/voix. C’est fragile de ne garder que ça. La composition sans se reposer sur l’enregistrement. Cette partie viendra plus tard cette fois, je me dis, ou bien ponctuellement. À force d’entendre ces maquettes et leurs textures dictaphone poudreux, leurs fausses notes et la voix qui tremble, je me dis que c’est aussi un enregistrement à l’esthétique valable.
[04/04/24]

10
Je suis en retard et, par mon retard, des choses se croisent. Les temporalités de différentes idées qui n’étaient pas censées se rencontrer, finissent par cohabiter. Dans mon planning, ça fuit en somme. Il y a des choses que l’on pensait sortir avant d’autres, des protocoles et des hiérarchies imaginés pour tenir au mieux le fil de l’histoire que l’on propose. J’imaginais par exemple partager au fur et à mesure des morceaux en cours de composition et mettre en évidence leur évolution. Mais parfois, le dictaphone n’est pas là pour enregistrer une avancée, parfois deux morceaux se mélangent dans une prise, parfois les nouveaux enregistrements n’apportent pas d’évolution notable… Alors, le process est remis en question. Aussi, souvent, une piste enregistrée en décembre se retrouve diffusée en mars : le temps de mettre le tout en forme. Souvent, la matière est en attente de ses partenaires de sortie pour être diffusée : l’animation est prête mais pas le texte, la chanson est enregistrée mais le site n’est pas à jour, le morceau évolue encore mais la prochaine animation n’est pas prête…
Finalement, les multiples pierres lancées simultanément ne retombent pas toujours au moment et à l’endroit supposés. Au lieu d’un beau ricochet, où les rebonds se dessineraient en ligne droite, c’est une pluie plus chaotique. Je trouve pourtant ce résultat inattendu intéressant. Cette croisée de temporalités prolonge en quelque sorte des notions qui m’intéressent avec The Film, alors tant mieux.
[02/04/24]

9
Un jour en classe, nous avons eu une discussion sur notre rapport avec nos ordinateurs [Cours de Nasser Bouzid, Ensad, 2017]. Notre professeur nous fait remarquer que notre ordinateur portable regroupe à lui seul plusieurs fonctions qui auparavant auraient nécessité différents médias. Travailler, communiquer avec quelqu’un, faire de la recherche, créer, jouer, se divertir : tout passe désormais à travers un même canal, ce même objet et avec lui un même rapport à notre corps et à l’espace. De multiples usages pour un même objet, qui s’alternent si facilement. Par le passé, ces activités nécessitaient des espaces/temps dédiés, mono tâches. Aujourd’hui nous avons entraîné notre attention à être versatile, capable de sauter d’une fonction à une autre, efficace, rapide. Notre usage de l’interface est fluide et juxtapose de micro tâches qui se suivent, se croisent parfois, s’influencent peut-être. Au même temps et par le même outil : j’écoute un podcast et travaille sur un logiciel. Je m’arrête pour rédiger un mail professionnel, puis réponds à la conversation familiale. Je rebranche à mon travail et lance en parallèle une musique qui va bien. J’utilise mon ordinateur pour gérer mon administratif et pour regarder un film. Pour jouer à un jeu et pour créer de la musique. Je recherche des contenus divertissants, ou d’autres qui m’inspirent, entre deux publicités. Vertigineuse, cette mutualisation des possibilités génère son lot de positif et de critiquable.
Mon amie Lisa Carpagnano a illustré un article récemment [L’Obs n°3090-3091, Comment les couples communiquent aujourd’hui : « Nous, on a 12 conversations WhatsApp! »]. L’article parle de nos applications pour communiquer et de comment certains couples utilisent ces différents canaux pour segmenter différents sujets. Exemple : nous utiliserons ce fil de discussion pour nos échanges à propos des courses et celui-ci pour nos mots doux. Séparer pour y voir plus clair. La multiplicité des moyens de se joindre peut aussi créer des erreurs et des quiproquos : je ne me rappelle plus si je t’en ai parlé par mail ou par message. Autant de points de contact qui coexistent, autant de manière de me joindre.
Plusieurs morceaux commencent à avoir une structure constante sur The Film. Lorsque je fais de la musique, je passe généralement en revue chacun d’eux pour m’entraîner à les jouer et pour trouver parfois une suite ou une variation. Il arrive que je profite du moment pour rechercher sur le piano ou sur la guitare d’autres combinaison d’accords, pour peut-être de nouvelles chansons. Je n’ai pas toujours le réflexe de lancer le dictaphone pour capturer ces moments, tant pis. J’aime bien cette manière de faire avancer les morceaux simultanément. Ils s’influencent certainement et évoluent ensemble, d’ailleurs, je constate au fur et à mesure que mon niveau de piano s’améliore. Les morceaux grandissent en groupe, liés, mais l’ordre est interchangeable. Parfois, l’un passe avant l’autre en fonction de l’humeur, parfois, ils sont joués plus rapidement que la veille.
[04/01/24]

8
La piste n°44 est la première tentative d’enregistrement du morceau The Film en passant par un logiciel de musique [The Film - #007]. Cette fois, les retouches sont possibles, faire pause, corriger une note, rajouter un nouvel instrument, utiliser des effets. La méthode d’enregistrement est bien différente du dictaphone qui capte le direct, bruits parasites et fausses notes comprises. À ce stade, la structure du morceau The Film est assez définie — les couplets, les refrains, le pont — reste les paroles à écrire. En utilisant le logiciel, je ne cherche pas à finaliser le morceau, c’est plutôt une phase de recherche avec un nouvel outil qui me permet d’explorer différents arrangements et voir ce que ça donne. Je choisis d’ajouter une piste de saxophone : les notes sont jouées au clavier maître (piano sans son auquel on attribue un instrument sur l’ordinateur) et c’est le son d’un saxophone numérisé qui sort. Le résultat ne fait pas très naturel, mais tout de même ! En fin de morceau, je laisse le saxophone seul, jouer des notes à la manière d’une improvisation sur le thème des accords. J’ai ajouté à l’instrument un effet d’arpège : je joue un accord que le logiciel divise en notes séparées, jouées au rythme du métronome avec une régularité mécanique. Ce moment, à la fois libre et au cordeau, me plaît beaucoup. Je le trouve hypnotisant et il me semble que je pourrais l’écouter des heures.
[20/12/23]

7
Dans son passage au Montreux Comedy Festival en 2022, l’humoriste Yann Marguet est impressionné par le nombre d’êtres humains sur Terre. Il évoque la quantité de personnes dans les rues et les bribes de leurs conversations que l’on entend en les croisant. «Une bribe de leur existence» déconnectée du reste, qui ne donne que très peu d’informations sur la personne, et qui peut laisser imaginer des scénarios étranges et drôles [Huit milliards d’êtres humains, Dua Lipa et moi - 2:23]. En croisant le chemin d’un passant, nous ne captons qu’un bout de son histoire. Une histoire qui a un début, une fin et des variations, que nous ne connaîtrons jamais. Réciproquement, le passant n’aura eu accès qu’à un segment de notre histoire. Coexistent alors, simultanément, dans un espace partagé, plusieurs narrations indépendantes qui, si elles ne sont pas amenées à se rencontrer, resteront mystérieuses l’une pour l’autre. Le moment de frottement, c’est presque une interférence. Pourtant, parce qu’il extrait involontairement une bribe d’une histoire plus longue, fixe quelque chose de très vrai, spontané, imprévu. Un bout de mise en scène qui, en s’échappant à la logique de son fil, devient un détail, évocateur ou non, pertinent ou non, clef ou non.
En regardant ce passage de stand-up, je décide de noter cette référence. Je trouve que cette idée d’écriture décousue mais fluide, de collage entre des histoires indépendantes, est intéressante à explorer. En musique, j’imagine des fragments de morceaux, réunis dans un passage. Les ruptures et les transitions, on en trouve souvent dans les albums. Parfois, ce sont des interludes soignés qui chapitrent l’album, parfois, ce sont des montages plus expérimentaux pour créer des structures originales. A Day in the Life est un bon exemple d’une structure de morceau qui confronte deux histoires ; la partie chantée par John Lennon, puis celle chantée par Paul McCartney [The Beatles, Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, 1967]. C’est l’histoire de deux visions synchrones mais différentes. Deux manières de vivre une même journée, deux manières de prendre l’exercice de l’écriture, deux sensibilités et deux manières de l’exprimer.
[19/12/23]

6
Plus je pense à The Film, plus l’histoire se développe, se complexifie et gagne en corps.
Au début, c’est juste une idée: je chante par hasard le mot «the film» sur des accords de piano sur lesquels je travaille. Puis le mot sonne juste, alors il est gardé et devient le titre du morceau et son refrain. Puis le lendemain on y repense et on trouve que ce mot, il évoque des notions intéressantes: le film — l'image cinématographique — l’histoire qui se joue — la narration — la bobine — la pellicule qui capture une image — documenter — mettre en scène — la vidéo qui habille le son… Le jour suivant, on a un projet plus grand en tête. J’ai envie de travailler sur un album de musiques et de l’appeler The Film. Le nom me plaît: il raconte beaucoup, et simultanément reste simple et commun. C'est déjà le nom d’un album de Philippe Katerine [2016] que je trouve très beau, tant mieux. Le jour suivant, l'idée de documenter l’avancée des morceaux. Puis l'idée des animations, puis le site, puis les textes, puis la suite. On ne se lance pas dans un grand projet dense, chronophage et multiforme, on suit une petite intuition qui développe de nouvelles pistes et on décide de les suivre. Ça prendra le temps que ça prendra, tant que l'idée nous semble bonne.
[09/12/23]

5
Mon envie est de documenter et de partager l’avancée de la création d’un album de musique. À la manière d’un journal de bord, s’archivent successivement des pistes audios, des réflexions faites en cours de route et des animations réalisées pour habiller le tout. Sans trop se projeter sur « où » l’ensemble se dirige et en restant ouvert à l’évolution, ma volonté est de raconter une histoire en croisant musique, texte et image.
Il y a quelques années, j’ai eu l’expérience de composer, enregistrer et mixer en studio, un album de 11 morceaux. Yann est ingénieur du son, il m’a accompagné tout au long de cet album. Avec lui, les morceaux se sont travaillés, précisés, affinés pendant 3 ans. L’album est aujourd’hui terminé, et nous cherchons la meilleure manière de le diffuser: pour l’heure, il n’est pas disponible à l’écoute. Une expérience d’endurance et de persévérance pour tenir un album aussi loin que possible sans encore réussir à le partager.
Avec The Film, j’ai voulu approcher différemment la composition d’un album, et le partager dès son origine. Le morceau intitulé The Film, lorsqu’il est apparu — et avec lui ce titre — a été le point de départ pour réfléchir à un nouvel album et à ce site. Enregistrer, assembler bout à bout, et raconter une histoire.
[10/11/23]

4
Dans un entretien avec la journaliste Rebecca Manzoni [Totémic, France Inter, diffusé le 27 novembre 2011], l’acteur et auteur Jean-Pierre Bacri évoque son parcours. Alors que la journaliste le questionne sur son apprentissage du métier d’acteur, Bacri rapporte le conseil marquant, un jour reçu par Jean-Pierre Bouvier qui, pour indiquer aux acteurs la façon de jouer, évoquait la musicalité [22:38]. « Ne pas changer d’intonation tant qu’on n’a pas changé d’idée. » L’exemple est très sonore, particulièrement simple et évident, et je vous invite à aller écouter ce passage pour illustrer cette citation. Ce qui est dit, c’est que, lorsque l’on écoute quelqu’un parler, la note de sa voix reste la même, linéaire, tant que le contenu correspond à une même idée. Si d’un coup l’idée change, hop la musique change. Cette réalité sur laquelle personne ne s’arrête dans nos conversations quotidiennes, peut paraître évidente mais pour un acteur qui apprend à incarner un texte comme si c’était ses propres mots, la direction de jeu peut être intéressante à mettre en œuvre. Pour Bacri, « une indication parfaite que je n’ai jamais abandonnée. »
De la même manière qu’un accord de piano peut soudain marquer notre attention et donner l’envie de construire autour ; qu’un mot, ou un groupe de mot, peut parfois sonner juste et devenir un titre ; il arrive que des choses que l’on croise nous touchent particulièrement. Elles apparaissent devant nous, en surbrillance, et se détachent du reste. Parfois, cette rencontre est décisive: elle vous marque et deviendra repère entre un avant et un après. Parfois, sans être si déterminante, la rencontre est plus calme et éveille notre curiosité. Les yeux s’ouvrent, l’attention est plus pointue dans ce moment là: cette chose présente un intérêt. À partir de maintenant, cette rencontre avec une chose juste fera partie de nous, et deviendra une matière que l’on poura invoquer à besoin. Que ce soit une note de musique, un paysage, une œuvre, une conversation, ou bien la citation de quelqu’un qu’on estime. Cette référence dans un coin de la tête, nous appartient et peut être partagée. Fort à parier qu’on est plusieurs à avoir la même.
[02/11/23]

3
Les paroles ne sont pas encore écrites, c’est en général une partie qui viendra plus tard. Pour le moment, je chantonne des mots aux sonorités anglaises, sans m’attarder sur leur sens. La voix est un instrument qui, au même titre que la guitare ou le piano, joue une mélodie. Bien souvent, elle est présente dès le début d’un nouveau morceau. À ce stade phonétique, elle raconte une histoire en privilégiant la sensibilité et l’énergie plutôt que le sens. Parfois, il arrive que pendant cette recherche, un mot se détache plus que les autres. C’est peut-être le son qu’il fait, ou bien l’image qu’il nous renvoie. On le répète, on le trouve particulièrement juste pour l’occasion. Son sens viendra après, et on trouvera possiblement avec le reste des paroles une manière de le justifier. C’est souvent comme ça que je nomme les morceaux. Le nom est important, car dès qu’il est posé, il devient l’identité du morceau. Un mot, un groupe de mots, qui apparaît et que l’on décide d’assumer comme un nom. C’est quelque chose que j’aime particulièrement: trouver un titre qui sonne bien en ayant l’impression qu’il est apparu de lui-même.
Il y a quelques jours, je suis allé à une rencontre avec le groupe Animal Collective à l’occasion de la sortie de leur nouvel album. Après l’écoute de l'album, une session de questions/réponses avec le public est organisée. Panda Bear répond à une question sur l’écriture des paroles et le choix des titres des chansons. Ordinairement, celui qui propose une composition au reste du groupe est également responsable de l’écriture des paroles. Rarement, le sens de la chanson est questionné par les autres, néanmoins parfois, il arrive qu’un mot ou qu’une phrase soit mal comprise et que l’interprétation de chacun soit différente. Pour Panda Bear, le titre d’un morceau apparait souvent en amont même de la composition. Il a d’ailleurs une liste sur son téléphone de titres pour de potentielles chansons. Puis les paroles se filent, et le titre devient alors l’expression la plus manifeste de l’esprit du morceau. J’ai posé la question du choix d’un nom pour l’album : est-il choisi de la même manière ? Cette fois, c’est plus compliqué car il faut que les quatres membres soient raccord sur la même intuition, et les sensibilités de chacun ne convergent pas toujours. Alors, le choix se résout au vote.
[25/10/23]

2
Souvent, quand on passe devant un instrument, qu’on en joue sans trop savoir quoi jouer, machinalement ce sont les mêmes accords qui reviennent. Face au piano ou derrière une guitare, la même suite d’accords s’enchaîne. On la pratique depuis des années, mais à chaque fois, il y a quelques variations. L’ordre des accords, la vitesse de jeu, le style, plus doux, plus vif. Une routine sans beaucoup d’ambition: il n’est pas vraiment question de faire un morceau ici, c’est plutôt une sorte d’instant méditatif, comme on ferait du sport pour réfléchir, comme on ferait ses gammes pour s’échauffer, on fait tourner des accords familiers. Il arrive parfois que, de ce moment flottant, naisse le début d’un morceau. Sans savoir pourquoi, aujourd’hui cet accord donne une idée de suite, de mélodies que la voix pourrait faire, de mots qui pourraient coller…
Par la force des choses, beaucoup de morceaux partent de ce même point de départ. J’ai fait beaucoup de morceaux comme cela, construits sur les mêmes accords. Au final, ce sont tous un peu la même chanson, mais chaque fois le moment était différent et, les légères variations, les contextes et les chemins qu’il prennent, les font exister différemment. Ce sont des morceaux cousins, des tentatives similaires et singulières. Avec le temps, il y en a plusieurs que j’oublie. Je retomberais peut-être dessus une prochaine fois, lors d’un prochain moment de pratique.
[15/10/23]

1
J’ai commencé à prendre des cours de piano il y a deux ans. Avant cela, il m’arrivait d’utiliser des claviers pour enregistrer de la musique, et parfois même le clavier de l’ordinateur qui peut servir de touches dans les logiciels. Dans ce cas, une translation a été imaginée: les lettres QSDFGHJKLM deviennent les blanches, et ZETYUOP les noires (Q est un Do, Z est un DO#). Pendant longtemps j’ai fait de la musique comme ça, utilisant le clavier pour faire des notes, puis utilisant l’ordinateur et la possibilité infinie de recommencer, effacer, déplacer et ajuster les notes MIDI (traduction informatique des notes de musique) pour corriger les défauts et arriver au résultat voulu. Un vrai piano par contre m’intimidait, me rappelait que hors du logiciel, sans l’assistance de l’ordinateur, c’était pour moi impossible de jouer ma musique. À l’occasion il m’arrivait d’essayer de jouer du piano; des boucles de notes qu’on répète pour chercher une structure, mais rapidement les limites se font sentir alors; revenir à l’ordinateur, ou à la guitare mieux maîtrisée.
Depuis deux ans, j’apprends lentement à jouer les partitions d’une méthode classique, à lire la musique, à dissocier le jeu des deux mains. Rapidement j’ai essayé de composer des morceaux au piano.
[12/10/23]


1. Sans titre n°1, prise #001, enregistré à Rennes, le 03/06/2023 à 15h22.
2. Sans titre n°1, prise #002, enregistré à Rennes, le 03/06/2023 à 15h23.
3. Sans titre n°1, prise #003, enregistré à Rennes, le 03/06/2023 à 15h24.
4. Sans titre n°1, prise #004, enregistré à Rennes, le 03/06/2023 à 15h29.
5. Balcony Man, prise #001, reprise de Nick Cave & Warren Ellis, enregistré à Rennes, le 05/06/2023 à 17h20.
6. Sans titre n°2, prise #001, enregistré à Rennes, le 05/06/2023 à 17h21.
7. Sans titre n°2, prise #002, enregistré à Rennes, le 05/06/2023 à 17h28.
8. Sans titre n°3, prise #001, enregistré à Paris, le 22/06/2023 à 20h32.
9. Home Again, prise #001, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h01.
10. Home Again, prise #002, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h09.
11. Home Again, prise #003, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h17.
12. Home Again, prise #004, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h24.
13. Home Again, prise #005, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h29.
14. Home Again, prise #006, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h53.
15. Coffee Table, prise #001, enregistré à Rennes, le 22/07/2023 à 14h00.
16. Coffee Table, prise #002, enregistré à Rennes, le 22/07/2023 à 14h06.
17. Coffee Table, prise #003, enregistré à Rennes, le 22/07/2023 à 14h20.
18. Coffee Table, prise #004, enregistré à Paris, le 03/08/2023 à 19h13.
19. Home Again, prise #007, enregistré à Paris, le 03/08/2023 à 19h24.
20. The Film, prise #001, enregistré à Paris, le 06/08/2023 à 12h46.
21. The Film, prise #002, enregistré à Paris, le 06/08/2023 à 12h58.
22. The Film, prise #003, enregistré à Paris, le 06/08/2023 à 13h03.
23. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h14.
24. Home Again, prise #009, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h15.
25. Home Again, prise #010, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h19.
26. Sans titre n°4, prise #001, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h20.
27. Sans titre n°4, prise #002, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h21.
28. Home Again, prise #011, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 13h21.
29. Home Again, prise #012, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 13h25.
30. Home Again, prise #013, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 13h39.
31. Home Again, prise #014, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 13h43.
32. Home Again, prise #015, enregistré à Saint-Brieuc, le 14/08/2023 à 11h23.
33. Home Again, prise #016, enregistré à Saint-Brieuc, le 21/08/2023 à 18h13.
34. Home Again, prise #017, enregistré à Saint-Brieuc, le 21/08/2023 à 18h17.
35. Sans titre n°5, prise #001, enregistré à Saint-Brieuc, le 21/08/2023 à 18h23.
36. Sans titre n°5, prise #002 (Home Again), enregistré à Saint-Brieuc, le 21/08/2023 à 18h25.
37. Terre, prise #001, enregistré à Saint-Brieuc, le 23/08/2023 à 11h02.
38. The Film, prise #004, enregistré à Paris, le 06/09/2023 à 20h06.
39. The Film, prise #005, enregistré à Paris, le 06/09/2023 à 20h20.
40. The Film, prise #006, enregistré à Paris, le 06/09/2023 à 20h21.
41. Home Again, prise #018, enregistré à Paris, le 09/09/2023 à 16h31.
42. Sans titre n°6, prise #001, enregistré à Paris, le 13/09/2023 à 19h19.
43. Sans titre n°6, prise #002, enregistré à Paris, le 13/09/2023 à 19h20.
44. The Film, prise #007, enregistré à Paris, le 17/09/2023 à 13h04.
45. Sans titre n°7, prise #001, enregistré à Paris, le 18/09/2023 à 22h09.
46. Sans titre n°7, prise #002, enregistré à Paris, le 18/09/2023 à 22h17.
47. Sans titre n°8, prise #001, enregistré à Paris, le 26/09/2023 à 00h30.
48. The Film + Coffee Table, prise #001, enregistré à Plœmeur, le 29/09/2023 à 17h51.
49. Harbour + Balcony Man, prise #001, reprise de Cate Le Bon + reprise de Nick Cave & Warren Ellis, enregistré à Plœmeur, le 29/09/2023 à 18h00.
50. Jean Petit qui danse, prise #001 avec France, enregistré à Plœmeur, le 29/09/2023 à 18h08.
51. Sapin, prise #001 avec France, enregistré à Plœmeur, le 29/09/2023 à 18h09.
52. Sans titre n°2, prise #003, enregistré à Paris, le 06/10/2023 à 21h12.
53. Sans titre n°2, prise #004, enregistré à Paris, le 06/10/2023 à 21h14.
54. Sans titre n°2, prise #005, enregistré à Paris, le 06/10/2023 à 21h17.
55. Sans titre n°2, prise #006, enregistré à Paris, le 06/10/2023 à 21h25.
56. Sans titre n°2, prise #007, enregistré à Paris, le 06/10/2023 à 21h40.
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Single. The Film - The Film, plus d’information sur bcrecords.fr
Single. Outro - The Film, plus d’information sur bcrecords.fr
57. Sans titre n°2, prise #008, enregistré à Rennes, le 21/10/2023 à 15h00.
58. Sans titre n°2, prise #009, enregistré à Rennes, le 21/10/2023 à 15h15.
59. Sans titre n°2, prise #010, enregistré à Rennes, le 21/10/2023 à 15h22.
60. Coffee Table, prise #005, enregistré à Rennes, le 21/10/2023 à 15h29.
61. Sans titre n°9, prise #001, enregistré à Paris, le 30/10/2023 à 19h59.
62. Sans titre n°9, prise #002, enregistré à Paris, le 30/10/2023 à 20h01.
63. Sans titre n°9, prise #003, enregistré à Paris, le 30/10/2023 à 20h03.
64. Sans titre n°9, prise #004, enregistré à Paris, le 30/10/2023 à 20h07.
65. Home Again, prise #019, enregistré à Paris, le 30/10/2023 à 20h11.
66. Home Again, prise #020, enregistré à Paris, le 30/10/2023 à 20h16.
67. Sans titre n°2, prise #011, enregistré à Paris, le 05/11/2023 à 21h25.