The Film est un album en cours de composition et en cours d'enregistrement, proposé par Paul Dagorne.

La playlist ci-dessous présente l'avancée des morceaux chronologiquement. En cliquant sur le logo en haut à gauche, vous pouvez écouter la playlist en partant des plus récents exports.

Large toggle button
00:00 / 00:00
Previous track button Next track button
Small toggle button
1.
Small toggle button
2.
Small toggle button
3.
Small toggle button
4.
Small toggle button
5.
Small toggle button
6.
Small toggle button
7.
Small toggle button
8.
Small toggle button
9.
Small toggle button
10.
Small toggle button
11.
Small toggle button
12.
Small toggle button
13.
Small toggle button
14.
Small toggle button
15.
Small toggle button
16.
Small toggle button
17.
Small toggle button
18.
Small toggle button
19.
Small toggle button
20.
Small toggle button
21.
Small toggle button
22.
Small toggle button
23.
Small toggle button
24.
Small toggle button
25.
Small toggle button
26.
Small toggle button
27.
Small toggle button
28.
Small toggle button
29.
Small toggle button
30.
Small toggle button
31.
Small toggle button
32.

1
J’ai commencé à prendre des cours de piano il y a deux ans. Avant cela, il m’arrivait d’utiliser des claviers pour enregistrer de la musique, et parfois même le clavier de l’ordinateur qui peut servir de touches dans les logiciels. Dans ce cas, une translation a été imaginée: les lettres QSDFGHJKLM deviennent les blanches, et ZETYUOP les noires (Q est un Do, Z est un DO#). Pendant longtemps j’ai fait de la musique comme ça, utilisant le clavier pour faire des notes, puis utilisant l’ordinateur et la possibilité infinie de recommencer, effacer, déplacer et ajuster les notes MIDI (traduction informatique des notes de musique) pour corriger les défauts et arriver au résultat voulu. Un vrai piano par contre m’intimidait, me rappelait que hors du logiciel, sans l’assistance de l’ordinateur, c’était pour moi impossible de jouer ma musique. À l’occasion il m’arrivait d’essayer de jouer du piano; des boucles de notes qu’on répète pour chercher une structure, mais rapidement les limites se font sentir alors; revenir à l’ordinateur, ou à la guitare mieux maîtrisée.
Depuis deux ans, j’apprends lentement à jouer les partitions d’une méthode classique, à lire la musique, à dissocier le jeu des deux mains. Rapidement j’ai essayé de composer des morceaux au piano.

2
Souvent, quand on passe devant un instrument, qu’on en joue sans trop savoir quoi jouer, machinalement ce sont les mêmes accords qui reviennent. Face au piano ou derrière une guitare, la même suite d’accords s’enchaîne. On la pratique depuis des années, mais à chaque fois, il y a quelques variations. L’ordre des accords, la vitesse de jeu, le style, plus doux, plus vif. Une routine sans beaucoup d’ambition: il n’est pas vraiment question de faire un morceau ici, c’est plutôt une sorte d’instant méditatif, comme on ferait du sport pour réfléchir, comme on ferait ses gammes pour s’échauffer, on fait tourner des accords familiers. Il arrive parfois que, de ce moment flottant, naisse le début d’un morceau. Sans savoir pourquoi, aujourd’hui cet accord donne une idée de suite, de mélodies que la voix pourrait faire, de mots qui pourraient coller…
Par la force des choses, beaucoup de morceaux partent de ce même point de départ. J’ai fait beaucoup de morceaux comme cela, construits sur les mêmes accords. Au final, ce sont tous un peu la même chanson, mais chaque fois le moment était différent et, les légères variations, les contextes et les chemins qu’il prennent, les font exister différemment. Ce sont des morceaux cousins, des tentatives similaires et singulières. Avec le temps, il y en a plusieurs que j’oublie. Je retomberais peut-être dessus une prochaine fois, lors d’un prochain moment de pratique.

3
Les paroles ne sont pas encore écrites, c’est en général une partie qui viendra plus tard. Pour le moment, je chantonne des mots aux sonorités anglaises, sans m’attarder sur leur sens. La voix est un instrument qui, au même titre que la guitare ou le piano, joue une mélodie. Bien souvent, elle est présente dès le début d’un nouveau morceau. À ce stade phonétique, elle raconte une histoire en privilégiant la sensibilité et l’énergie plutôt que le sens. Parfois, il arrive que pendant cette recherche, un mot se détache plus que les autres. C’est peut-être le son qu’il fait, ou bien l’image qu’il nous renvoie. On le répète, on le trouve particulièrement juste pour l’occasion. Son sens viendra après, et on trouvera possiblement avec le reste des paroles une manière de le justifier. C’est souvent comme ça que je nomme les morceaux. Le nom est important, car dès qu’il est posé, il devient l’identité du morceau. Un mot, un groupe de mots, qui apparaît et que l’on décide d’assumer comme un nom. C’est quelque chose que j’aime particulièrement: trouver un titre qui sonne bien en ayant l’impression qu’il est apparu de lui-même.
Il y a quelques jours, je suis allé à une rencontre avec le groupe Animal Collective à l’occasion de la sortie de leur nouvel album. Après l’écoute de l'album, une session de questions/réponses avec le public est organisée. Panda Bear répond à une question sur l’écriture des paroles et le choix des titres des chansons. Ordinairement, celui qui propose une composition au reste du groupe est également responsable de l’écriture des paroles. Rarement, le sens de la chanson est questionné par les autres, néanmoins parfois, il arrive qu’un mot ou qu’une phrase soit mal comprise et que l’interprétation de chacun soit différente. Pour Panda Bear, le titre d’un morceau apparait souvent en amont même de la composition. Il a d’ailleurs une liste sur son téléphone de titres pour de potentielles chansons. Puis les paroles se filent, et le titre devient alors l’expression la plus manifeste de l’esprit du morceau. J’ai posé la question du choix d’un nom pour l’album : est-il choisi de la même manière ? Cette fois, c’est plus compliqué car il faut que les quatres membres soient raccord sur la même intuition, et les sensibilités de chacun ne convergent pas toujours. Alors, le choix se résout au vote.

4
Dans un entretien avec la journaliste Rebecca Manzoni [Totémic, France Inter, diffusé le 27 novembre 2011], l’acteur et auteur Jean-Pierre Bacri évoque son parcours. Alors que la journaliste le questionne sur son apprentissage du métier d’acteur, Bacri rapporte le conseil marquant, un jour reçu par Jean-Pierre Bouvier qui, pour indiquer aux acteurs la façon de jouer, évoquait la musicalité (22:38). « Ne pas changer d’intonation tant qu’on n’a pas changé d’idée. » L’exemple est très sonore, particulièrement simple et évident, et je vous invite à aller écouter ce passage pour illustrer cette citation. Ce qui est dit, c’est que, lorsque l’on écoute quelqu’un parler, la note de sa voix reste la même, linéaire, tant que le contenu correspond à une même idée. Si d’un coup l’idée change, hop la musique change. Cette réalité sur laquelle personne ne s’arrête dans nos conversations quotidiennes, peut paraître évidente mais pour un acteur qui apprend à incarner un texte comme si c’était ses propres mots, la direction de jeu peut être intéressante à mettre en œuvre. Pour Bacri, « une indication parfaite que je n’ai jamais abandonnée. »
De la même manière qu’un accord de piano peut soudain marquer notre attention et donner l’envie de construire autour ; qu’un mot, ou un groupe de mot, peut parfois sonner juste et devenir un titre ; il arrive que des choses que l’on croise nous touchent particulièrement. Elles apparaissent devant nous, en surbrillance, et se détachent du reste. Parfois, cette rencontre est décisive: elle vous marque et deviendra repère entre un avant et un après. Parfois, sans être si déterminante, la rencontre est plus calme et éveille notre curiosité. Les yeux s’ouvrent, l’attention est plus pointue dans ce moment là: cette chose présente un intérêt. À partir de maintenant, cette rencontre avec une chose juste fera partie de nous, et deviendra une matière que l’on poura invoquer à besoin. Que ce soit une note de musique, un paysage, une œuvre, une conversation, ou bien la citation de quelqu’un qu’on estime. Cette référence dans un coin de la tête, nous appartient et peut être partagée. Fort à parier qu’on est plusieurs à avoir la même.

5
Mon envie est de documenter et de partager l’avancée de la création d’un album de musique. À la manière d’un journal de bord, s’archivent successivement des pistes audios, des réflexions faites en cours de route et des animations réalisées pour habiller le tout. Sans trop se projeter sur « où » l’ensemble se dirige et en restant ouvert à l’évolution, ma volonté est de raconter une histoire en croisant musique, texte et image.
Il y a quelques années, j’ai eu l’expérience de composer, enregistrer et mixer en studio, un album de 11 morceaux. Yann est ingénieur du son, il m’a accompagné tout au long de cet album. Avec lui, les morceaux se sont travaillés, précisés, affinés pendant 3 ans. L’album est aujourd’hui terminé, et nous cherchons la meilleure manière de le diffuser: pour l’heure, il n’est pas disponible à l’écoute. Une expérience d’endurance et de persévérance pour tenir un album aussi loin que possible sans encore réussir à le partager.
Avec The Film, j’ai voulu approcher différemment la composition d’un album, et le partager dès son origine. Le morceau intitulé The Film, lorsqu’il est apparu — et avec lui ce titre — a été le point de départ pour réfléchir à un nouvel album et à ce site. Enregistrer, assembler bout à bout, et raconter une histoire.


1. Sans titre n°1, prise #001, enregistré à Rennes, le 03/06/2023 à 15h22.
2. Sans titre n°1, prise #002, enregistré à Rennes, le 03/06/2023 à 15h23.
3. Sans titre n°1, prise #003, enregistré à Rennes, le 03/06/2023 à 15h24.
4. Sans titre n°1, prise #004, enregistré à Rennes, le 03/06/2023 à 15h29.
5. Balcony Man, prise #001, reprise de Nick Cave & Warren Ellis, enregistré à Rennes, le 05/06/2023 à 17h20.
6. Sans titre n°2, prise #001, enregistré à Rennes, le 05/06/2023 à 17h21.
7. Sans titre n°2, prise #002, enregistré à Rennes, le 05/06/2023 à 17h28.
8. Sans titre n°3, prise #001, enregistré à Paris, le 22/06/2023 à 20h32.
9. Home Again, prise #001, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h01.
10. Home Again, prise #002, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h09.
11. Home Again, prise #003, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h17.
12. Home Again, prise #004, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h24.
13. Home Again, prise #005, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h29.
14. Home Again, prise #006, enregistré à Paris, le 10/07/2023 à 21h53.
15. Coffee Table, prise #001, enregistré à Rennes, le 22/07/2023 à 14h00.
16. Coffee Table, prise #002, enregistré à Rennes, le 22/07/2023 à 14h06.
17. Coffee Table, prise #003, enregistré à Rennes, le 22/07/2023 à 14h20.
18. Coffee Table, prise #004, enregistré à Paris, le 03/08/2023 à 19h13.
19. Home Again, prise #007, enregistré à Paris, le 03/08/2023 à 19h24.
20. The Film, prise #001, enregistré à Paris, le 06/08/2023 à 12h46.
21. The Film, prise #002, enregistré à Paris, le 06/08/2023 à 12h58.
22. The Film, prise #003, enregistré à Paris, le 06/08/2023 à 13h03.
23. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h14.
24. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h15.
25. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h19.
26. Sans titre n°4, prise #001, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h20.
27. Sans titre n°4, prise #002, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 12h21.
28. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 13h21.
29. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 13h25.
30. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 13h39.
31. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 13/08/2023 à 13h43.
32. Home Again, prise #008, enregistré à Saint-Brieuc, le 14/08/2023 à 11h23.